en passant

Hum... la grosse question du jour est : vais je tenir encore longtemps sans rien changer dans ma vie.

La réponse est non bien sûr.

J'avance, j'ai identifié ce que je n'ai plus envie de faire et je touche du doigt ce à quoi j'aspire depuis toujours, un truc que je sais mais que j'évite soigneusement : tous les prétextes sont bons.

Il va falloir que je regarde ce truc en face et que j'accepte de m'instir corps et âme dans ce projet.

Sinon avec ma fille c'est plus calme. Hier je lui ai dit que je ne pouvais continuer comme ça. J'ai du être assez sincère.
Au boulot le manque de lumière dans mon bureau me mine le moral. ça a commencé quand ils m'ont enlevé du bureau de T (avec qui j'étais vraiment bien) pour me mettre dans ce 7m2 max à côté de l'escalier. En me penchant je vois un bout de ciel bleu au dessus de la verrière. C'est l'oeuvre de la putana, warrior woman. Bon à mon avis, si j'ai vraiment des pouvoirs, je pense que j'ai du lui jeter quelques sorts (involontairement) depuis que j'ai la '"chance" de me trouver à 3 m de sa rayonnante énergie négative.

Oui je sais il faut relativiser, il y a des gens très malheureux sur terre....

Je repense souvent à mon dernier voyage. Avant de partir je m'étais dit : je ne pars pas pour me faire des amis, je vais voir mes îles éoliennes dont je rêve depuis un moment. Je voulais rester sur la réserve, observer et écouter (je me connais trop avec ma faculté à transformer l'or en plomb). Je n'ai pas pu m'empêcher de rentrer dans le jeu et quel jeu ! Je n'ai toujours rien compris au comportement de ce jeune homme, jeu ? manipulation ? Surtout ne pas me dire au revoir à l'aéroport, le B A BA du savoir vivre. Ne pas répondre à mon mail d'ouverture pour une explication... C'est tellement mieux de mettre des mots sur des évènements. J'ai fait un truc qui ne lui a pas plu, mais je ne sais pas quoi (j'en fait tellement des trucs qui ne plaisent pas, c'est une seconde nature chez moi). Parfois je me dis, ok c'est un gros bourgeois qui a cotoyé le temps d'une semaine une fille d'immigrés. Forcément, son échelle de valeurs est différente de la mienne. Pour lui ce n'est sans doute pas important de me répondre, de me dire au revoir, après tout je fais partie de la "France" d'en bas.

Je dis ça sans aucune amertume car je sais d'où je viens et ce que je suis devenue aujourd'hui. Ya un monde entre les 2. J'ai appris à reconnaitre au premier coup d'oeil le degré d'humanité d'une personne et pour moi, c'est ça ce qui compte, ce qui fait que je vais aller vers une personne et pas une autre.

Si je rembobine la première scène avec ce jeune homme, je le vois sortir de l'ascenseur en s'adressant au réceptionniste et en prononçant une phrase en italien (peut être). Je dirais que c'était léger et ironique en même temps. Voilà, j'aurais du rester sur cette impression d'inconsistance, de jeu et je serais restée à distance.

Je n'ai pas pu. Je suis comme une droguée en manque. C'est tellement rare ce genre de personnage à la fois ludique, complex, fantaisiste, que lorsque j'en croise un, j'ai envie de rester à côté et de profiter. C'est ce que j'aime, le jeu, la légèreté, les regards, les conversations à demi-mot. ça me rempli.

c'est tout pour ce soir....